Les huiles essentielles sont-elles dangereuses dans les cosmétiques… surtout en France ?

Dans les médias et la presse Françaises, les mises en garde contre les huiles essentielles sont fréquentes, parfois à juste titre, mais souvent exagérées. Le simple fait qu’un produit cosmétique contienne une trace d'huile essentielle diluée devient suspect, voir dangereux  au même niveau qu’un composant avéré toxique ou perturbateur endocrinien. Mais qu'en est-il réellement ?

Les huiles essentielles : puissantes mais bénéfiques

Il est indéniable que les huiles essentielles sont des substances puissantes et concentrées, utilisées pour leurs vertus depuis des siècles. Toutefois, si elles ne sont pas correctement diluées ou utilisées à tort, elles peuvent provoquer des réactions comme des photosensibilisations ou des irritations.

Cependant, leur avantage réside dans le fait que leurs propriétés et mises en garde sont bien connues. Contrairement à de nombreuses substances chimiques dont les effets à long terme sont encore peu étudiés, les huiles essentielles ont fait l'objet de recherches approfondies au fil des siècles.

Effet cocktail des substances chimiques

Aujourd’hui, les consommateurs informés se tournent de plus en plus vers les cosmétiques bio et naturels pour éviter les substances controversées présentes dans les cosmétiques conventionnels. Pourtant, la méfiance envers les huiles essentielles persiste, notamment en raison des applications comme Yuka, qui notent mal les allergènes, même s’ils sont issus d'huiles essentielles naturelles et fractionnées. Ces allergènes fractionnés n’ont pas le même pouvoir allergisant que leurs homologues synthétiques.

Méfiance envers les allergènes d’huiles essentielles

En France, les produits contenant des fractions d’huiles essentielles comme le citronelol, farnésol et le géraniol sont souvent moins bien notés par les tests consommateurs. Cependant, ces composants sont utilisés dans les cosmétiques bio comme les soins Nature Effiscience pour leurs propriétés intrinsèques, qu'il s'agisse de soin, de parfum ou de conservation. Par ailleurs, les cahiers des charges pour les cosmétiques bio sont beaucoup plus stricts, interdisant les parfums de synthèse.

Alternatives aux huiles essentielles : vraiment meilleures ?

Pour éviter les huiles essentielles, il faudrait se tourner vers des produits contenant des parfums de synthèse, qui regroupent des substances problématiques comme les phtalates et les composés musqués. Ces substances peuvent non seulement être potentiellement allergisantes, mais aussi s’accumuler dans les tissus corporels.

Est-il justifié de mettre sur le même plan les composants issus d’huiles essentielles et les substances chimiques controversées ?

Différence entre allergènes naturels et synthétiques

Parmi les composants allergènes identifiés par le CSSC (Comité Européen pour la Sécurité des Consommateurs), certains sont issus d'huiles essentielles. Ces fractions d'huiles essentielles, utilisées en très faibles quantités, nécessitent d'être déclarées dans la liste INCI si elles dépassent un certain seuil. Néanmoins, toutes les substances de cette liste ne possèdent pas le même potentiel allergisant.

Selon des études menées par des instituts dermatologiques, il est essentiel de faire la distinction entre les substances fréquemment utilisées avec un faible potentiel allergène et celles qui, bien que rarement employées, déclenchent des réactions fréquentes. Cela nous permet de classer les allergènes en fonction de leur dangerosité.

Liste des allergènes : du plus au moins problématique ou dangereuse pour la santé

Potentiel allergène élevé :

• Oak Moos (Evernia Prunastri Extract)
• Tree Moos (Evernia Furfuracea Extract)
• Cinnamal
• Isoeugenol
• Methylheptincarbonate (Methyl 2-octynoate)

Potentiel allergène intermédiaire :

• Cinnamyl Alcohol
• Hydroxycitronellal
• Hydroxyisohexyl 3-Cyclohexene Carboxaldehyde (Lyral)

Les moins problématiques :

• Alpha-Isomethyl Ionone
• Amyl Cinnamal
• Amylcinnamyl Alcohol
• Anise Alcohol
• Benzyl Alcohol
• Benzyl Benzoate
• Benzyl Cinnamate
• Benzyl Salicylate
• Butylphenyl Methylpropional (Lilial, malgré des préoccupations liées à son potentiel perturbateur endocrinien)
• Citral
• Citronellol
• Coumarin (utilisation déconseillée en quantité élevée)
• Eugenol
• Farnesol
• Geraniol
• Hexyl Cinnamal
• Limonene
• Linalool
• Methyl 2-Octynoate

Conclusion

Il est important de ne pas diaboliser systématiquement les cosmétiques contenant des fractions d'huiles essentielles comme les soins EFFECT. Alors que les parfums de synthèse présentent des risques bien plus préoccupants pour la santé et l'environnement, les **composants naturels** des huiles essentielles, lorsqu'ils sont utilisés correctement, offrent de nombreux bienfaits sans les risques associés aux produits chimiques. La "nuance" est essentielle pour comprendre leur véritable impact.